Fin 1942, c'est dans le
trouble des années de la seconde guerre mondiale que
l'élève officier Yves Sagot rejoint l'Ecole de l'Air
à Salon de Provence. Après les pérégrinations de sa
promotion de site en site dans la France occupée, la
Libération lui permet enfin de découvrir son premier
aérodrome militaire en activité à Marrakech. Puis
c'est le départ pour le stage aux Etats Unis à
Orangebourg sur Stearman et en Alabama sur NA T6
jusqu'à mi août 1945. Et c'est le retour en
France... |
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De novembre 1946 à juin
1947 Yves Sagot suit le stage de
navigateur-bombardier sur la base aérienne de Cazaux
sur Vickers-Wellington, à réception de son brevet il
demande son affectation pour servir à l'Escadrille
d'Outre-Mer n°85 stationnée à Ivato près de
Tananarive (Madagascar). |
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L'E.O.M. 85 récemment crée est équipée de 8
bimoteurs de fabrication anglaise, des Avro-Anson,
sa mission est de contrer l'insurrection indigène
qui menace les intérêts de la France. Le Lt
Yves Sagot va effectuer ses premières
missions opérationnelles de navigateur-bombardier
sur ces aéronefs à bout de souffle qui ont beaucoup
donné durant la WWII; de R.A.V. en missions de
mitraillage, de bombardement ou d'évacuation
sanitaire, le remplacement du matériel devient
nécessaire. |
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Après un stage de transformation sur NC 701 "Martinet" à
Avord du 2 janvier au 26 avril 1948 le Lt
Yves Sagot prend le commandement d'une des
deux formations de quatre avions qui doivent rallier
Madagascar où il poursuivra les opérations sur ces nouveaux
appareils jusqu'en février 1949. Après un stage à Cognac,
Yves Sagot obtient son brevet de pilote et
il retourne dans son unité alors que la rébellion a cessé. |
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A sa demande
Yves Sagot , qui veut voir du pays, est
affecté au Groupe de Liaisons Aériennes n°50. Aux
commandes de trimoteurs "Toucan" (ex. Junker JU 52)
il survolera l'Océan Indien pour rejoindre la
Réunion ou le Kenya et ce jusqu'en mars 1950 où il
revient en France. Pris en compte par le
Groupement des Moyens Militaires du Transport Aérien
et l'inaction lui pesant, il se porte volontaire
pour l'Extrême-Orient. |
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Affecté au Groupe de Transport 1/64 "Béarn" basé
au Tonkin sur le terrain de Bach Maï proche d'Hanoï,
il va retrouver les "Julie" appellation familière du
JU 52; avec des missions variées de transport, de
parachutage de personnels et matériels ainsi que de
bombardements avec des charges de vingt bombes de
50kg. Le Lt
Yves Sagot devient Cdt de bord chargé de
détachements temporaires à Vientiane au Laos d'où
partent les missions sur le Haut Laos. De retour au
Tonkin où la poussée Vietminh s'accentue ce sont des
alternances de bombardements et d'évacuations, puis
le G.T. 1/64 est implanté à Tourane en Annam |
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Les B-26 "Invader" venant d'arriver en Indochine
et compte tenu de sa formation au E.U., le Cne
Yves Sagot est désigné pour servir au Groupe
de Bombardement 1/19 "Gascogne".
Durant 15 mois d'activité ininterrompue entre le 12
février 1951 et le 20 mai 1952 se succèderont
missions de bombardement et de "straffing". |
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Y. Sagot
Demeurs
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Après un bref passage par l'Ecole
d'Etat Major de l'Air où il décroche sa certification
d'officier d'Etat Major, le Cne Yves Sagot
obtient son affectation à Air Maroc où il assumera ses
responsabilités à la Section Instruction, mais en avril 1954
il est rappelé en Indochine pour renforcer les équipages de
B-26 prenant part à la bataille de Dien Bien Phu son séjour
s'achèvera le 10 juillet 1954. De retour en France et après
un aller/retour à son précédent poste marocain, une courte
affectation au Bureau d'Orientation sur la base de Mont de
Marsan, la direction du personnel le recrute pour le
commandement d'unité d'hélicoptères en Algérie. |
Base aérienne 142 |
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Boufarik |
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Juillet 1955, un stage sur Bell 47G complété par un
entraînement sur hélicoptère moyen Sikorsky H-19 sous les
directives d'Alexis Santini et c'est la prise
de commandement de l'escadrille 2/57 du
Groupe Mixte
d'Hélicoptères 057. |
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Les hélicoptères moyens
sont tout d'abord utilisés intensément pour
le transport des personnels et du matériel,
ils suppléent également aux hélicoptères
légers pour les R.A.V. ou les PC en vol mais
surtout pour les évacuations sanitaires leur
capacité d'emport autorisant la présence de
médecin et/ou d'infirmier.
< Premiers H-19 à
Boufarik: I.C. Bizien (DTCA), Col
Deviller, Cdt Sagot |
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Ce n'est qu'au début 1956, du 21 au
24 février dans les djebels Ifri et Erzen à l'ouest de
Bougie que l'unité de H-19 est engagée au combat dans une
opération combinée "Air-Terre" aux côté des troupes du 3ème
R.P.C. du LCL Bigeard .
Cette action est
considérée comme le premier héliportage d'assaut de
l'armée française.
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Opération 744 du 20 au 25 février 1956
Secteur de Bougie
GMH 057 - Escadron d'Hélicoptères Moyens
2/57
- Équipages
Pilotes: Cdt
Sagot leader de formation, Cne Léger, Slt Liège, SgC
Renoux, Sgt Chaussin,
Sgt Dessauny, Sgt Gallier, Sgt Leverrier.
Mécaniciens:
SgC Fontana Chef d'équipe, SgC Canals, SgC Dubois, Sgt
Bouisset, Sgt Patard, CC Peron.
- Hélicoptères Sikorsky H-19 n° 174, 175, 178,
408
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"CHAPEAU
les pilotes d'hélicoptères
CHAPEAU
les "paras"
Travail
effectué en parfaite liaison, dans une ambiance dynamique
axée sur le rendement.
Rayonnement
intense dans une zone de 300 km²
BILAN
en 3 jours d'opérations:
- Résistance
locale désorganisée
- 46
rebelles tués
- 15
prisonniers
- 116
armes récupérées
-
Important matériel divers détruit ou récupéré.
BOUGIE, le 24 février 1956
Le Lieutenant-colonel
BIGEARD, commandant le 3ème R.P.C.
Destinataires:
2° - 3° - 4°
Cies
C.C.S.
Cdt des hélicoptères
"
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Lt Allaire
Cdt Lenoir
LCL Bigeard
Cdt Sagot |
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"...c'est la première fois que les
hélicoptères sont utilisés comme engins de combat. En
liaison avec le commandant Sagot, Lenoir et moi, nous allons
rédiger la première doctrine sur l'emploi de l'hélicoptère
au combat. L'Etat-Major de l'Armée à Paris diffusera tels
quels nos travaux à toute l'Armée." (Marcel Bigeard "Pour une
parcelle de Gloire").
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Le 1er juin 1956
Yves Sagot prend le commandement de
l'Escadron d'Hélicoptères Lourd
1/58 des Sikorsky H-34 |
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Après dissolution du G.M.H. 057 le
31 octobre 1956 et la création de deux escadres distinctes
pour l'Algérois et l'Oranais dès le 1er novembre 1956, l'Escadre
d'Hélicoptères n°3 reste basée à Boufarik et
Yves Sagot restera à la tête de l'E.H.L.
1/58 .
Le 1er août 1957, à la demande du
LCL Félix Brunet,
il prend le commandement en second de l'E.H.2 à Oran. |
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Du 18 octobre 1959 au 31 mai
1960, affecté à l'Allied Forces Center Europe à
Fontainebleau, Yves Sagot occupe le poste de
"Communications and Electronics Warfare"
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Fait sans précédent dans les annales de l'Armée
de l'Air le Cdt Yves Sagot est appelé
à nouveau au commandement d'une escadre
opérationnelle.
Le LCL
Louis Chantier, qui commande
la 3ème Escadre
d'Hélicoptères depuis le 24 avril 1958,
très affecté par la mort de son second et ami le Cdt
Tardy abattu par un tir rebelle lors
d'une évacuation sanitaire, demande sa relève et le
Gal Deviller Cdt l'Aviation
Légère de l'Armée de l'Air
sollicite Yves Sagot pour ce poste. |
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Le Cdt
Yves Sagot rejoint La Reghaïa, où est basée la
3ème E.H., le 3 juin 1960 pour une prise de commandement
le 28 juillet 1960 jusqu'au 24 novembre 1961 où devenu
Lieutenant colonel, après une présence de plus de 5 ans
en Algérie, il remet le commandement de la désormais 23ème
Escadre d'Hélicoptères à son second le Cdt
Le Goff.
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De retour en métropole Yves Sagot
succède au Col Louis Chantier comme directeur
d'arme hélicoptères au sein du commandement du F.A.Tac.
avec pour mission d'inspecter les unités d'hélicoptères
dans leurs nouvelles implantations en France.
Après avoir été affecté au Bureau
Prospectives et Orientation devenu le Centre de Prospective
et Evaluation puis à la Direction des Affaires
Internationales, la carrière militaire d'Yves Sagot
s'achève le 27 avril 1973 avec le grade de Général de
Brigade Aérienne.
Grand Officier de la Légion d'Honneur.
Titulaire de 12 citations, dont 7 à
l'ordre de l'Armée Aérienne.
Il décède dans sa
87ème année le 8 mai 2008 |
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