Alexis Santini

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alexis Santini est né le 31 octobre 1914 en Corse du sud, dans le village d'Ota accroché à la paroi rocheuse bordant la vallée qui débouche sur le golfe de Porto.

Faut-il voir dans la nature escarpée du site de son village une désaffection pour les choses de la mer ?...

 Il n'en est pas moins vrai qu'ayant débarqué sur le continent,  comme beaucoup de jeunes corses se sentant à l'étroit dans leur île et rêvant de conquêtes, il suivra les cours de l'école de l'aviation à Istres;

Alexis Santini est  Sergent Pilote en mai 1939, il fait sa transformation sur "Bloch 174" à Tours et de retour à Istres, il rejoint le Groupe de Reconnaissance GR II/36 de la 36ème escadre; à sa dissolution le 28 août 1940, il bénéficie d'une permission d'un mois avant d'assurer l'encadrement des hommes de troupe de la "zone interdite" à la caserne Guynemer d'Uzès.

Volontaire pour servir en Indochine, il rejoint la base de Salon de Provence et son départ colonial étant annulé, il est affecté à l' Escadrille de Chasse de Nuit ECN I/13 sur "Potez 631" à la base de Nîmes-Courbessac début 1941.

Dès son arrivée à Nîmes, Alexis Santini va s'intégrer dans un groupe de résistance local travaillant pour les services secrets britanniques, sa première mission consistera à fournir les plans de la défense anti-aérienne de la base de Nîmes qui comprenait plusieurs emplacements de canons de 25mm. L'action d'Alexis Santini a cessé dès le 25 août 1942 à la suite de la neutralisation de son groupe lors d'une récupération d'armes  parachutées par les anglais.

 

Dissolution de l'ECN I/13 fin 1942, rappelé en février 1943 dans la Compagnie de Guet 13/71 basée à Serres (Hautes Alpes) Alexis Santini est affecté à Crupies (Drôme) comme Chef de poste,  c'est une mission de surveillance de l'espace aérien pour protèger les populations locales des bombardements alliés. C'est là que son activité de l'ombre allait bientôt être relancée; ayant pris contact avec les résistants, il oeuvre pour associer tous les postes de la Sécurité Aérienne Publique entre Crupies et Montélimar et tout en entraînant sa petite troupe il attendra le débarquement de Normandie pour harceler l'ennemi. Nommé chef du maquis de Crupies par le Cne Alain (Reynaud) venu de Londres, Alexis Santini peaufine son organisation.

Le 1er juillet 1944, le personnel du maquis de Crupies est affecté au Régiment de FFI de la Drôme, 3ème bataillon (Bernard), 4ème compagnie aux ordres du Cne Peki (Pequignot) qui nomme Alexis Santini Chef de la 3ème section.

S'en suivent les évènements et combats qui justifieront l'attribution à Alexis Santini de la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme et citation à l'ordre de l'Armée.

cliquez sur la Croix pour lire la citation

Le 10 octobre 1944, le bataillon F.T.P. du Cdt Giry, relevait le bataillon Bernard. Ce même jour Alexis Santini quittait le bataillon et la compagnie Peki pour rejoindre l'aviation des Alpes basée à Saint Laurent de Mûre près de Lyon.

Ayant retrouvé ses ailes à bord d'un "Morane 500" il va continuer d'observer la retraite des allemands non sans "essuyer" le feu de la D.C.A.

Cet épisode lui vaudra la citation à l'ordre de l'Escadre.

 La seconde guerre mondiale se termine avec la promotion d'Alexis Santini qui passe sous lieutenant.

(adaptation d'extraits du récit d'Alexis Santini "Ma Résistance" pour la revue de l'aviation française ICARE)

Avec un "retard" de 5 ans, Alexis Santini rejoint l'Indochine le 1er mai 1946...

Il va commander une escadrille du 2ème Groupe Aérien d'Observation d'Artillerie, puis une escadrille de liaison.

Abattu en novembre 1946 en Cochinchine, il est cité à l'ordre de l'Armée. Le secteur de Tourane - Hué lui vaudra deux citations à l'ordre de la Division, puis à nouveau celle de l'Armée pour le Tonkin. Durant 3 ans il partira aux commandes de son "Criquet" des terrains de Saïgon, puis d'Hanoï pour des missions de reconnaissance, de réglages de tirs, de transport de blessés voire de morts...

2ème GAOA

 

Lors d'une permission en métropole, le lieutenant Alexis Santini est convoqué par l'état major de l'armée de l'air pour prendre connaissance des modalités d'un stage de formation sur hélicoptère et d'utilisation de ce matériel en Indochine.

Le stage se déroule entre novembre 1949 et février 1950 dans l'entreprise civile Hélicop-Air à Cormeilles en Vexin, après 21 heures de vol et 212 atterrissages sur Hiller 360 il reçoit le Brevet de pilote d'hélicoptère n°23 délivré par l'Aéro-Club de France.

En avril 1950, c'est le retour en Indochine pour assister à la réception des deux premiers Hiller achetés par le Service de Santé. Après une quinzaine d'heures de "prise en main", vient l'heure du "show"... Le 12 mai, la place de la cathédrale de Saigon est le théâtre d'une exhibition d'un genre nouveau, Alexis Santini aux commandes d'un Hiller 360 survole la foule enthousiaste...

... le 16 mai 1950 Santini entre de plain pied dans l'Histoire en effectuant la première évacuation sanitaire de l'armée de l'air à bord d'un hélicoptère , qui plus est avec un retour de nuit sans équipement particulier.

D'autres pilotes et des mécaniciens vont devenir opérationnels dans la section d'hélicoptères de l'ELA 52, sous le commandement du Capitaine Alexis Santini et constituer l'équipe de pionniers qui entreprendra tant de prodiges pour sauver la vie de nombreux soldats du corps expéditionnaire français, des pilotes comme le sergent Raymond Fumat trop vite accidenté (en jeep...), remplacé par l'adjudant Henri Bartier, le médecin Capitaine Valérie André...

Le matériel de cette nouvelle escadre a bien évolué, on y trouvera les Hiller UH-12A, H-23A, H-23B et les Sikorsky S-51 et S-55.

En 1954, tous les moyens se rapportant aux voilures tournantes sont regroupés au sein d'une même escadre,   la 65ème Escadre d'Hélicoptères.

Alexis Santini y devient l'adjoint du Lt Col Charreire.

Le 14 juillet 1955 Alexis Santini quitte l'Indochine pour un voyage d'études aux États-Unis, invité par la firme Hiller, il va également rendre une visite technique chez les fabricants d'hélicoptères lourds, Piasecki et Sikorsky, à son retour il recommandera à l'état-major de l'armée de l'air le choix du Sikorsky H-34.

D'octobre à décembre 1955 pour sa nouvelle affectation à Boufarik en Algérie, il est nommé adjoint au Col Deviller commandant le Groupement Mixte d'Hélicoptères n°57 pour la mise en condition opérationnelle des pilotes.

 

Début 1956, Alexis Santini est rappelé en métropole pour créer à Chambéry-Bourget du lac l'école de formation des pilotes d'hélicoptères.

L'école va compter une cinquantaine de machines de tous types:

 Hiller, Bell 47G, Sikorsky-Westland S-51, Sikorsky H-19, les premiers Sikorsky H-34 et SA Alouette II.

 

 

Le 18 avril 1956, le Gal Chassin, commandant la défense aérienne du territoire et coordinateur de la défense aérienne Centre-Europe, ancien commandant de l'Air en Extrême-Orient, remet les insignes de 

Commandeur de la Légion d'honneur "pour services exceptionnels de guerre en Indochine" au Capitaine Santini.

 

En trois ans sous le l'autorité du Commandant Alexis Santini, l'école va former  des centaines de pilotes qui iront rejoindre les escadres constituées en Algérie.

C'est aussi durant cette période qu' Alexis Santini sera victime d'un "crash" lors de la tentative infructueuse du sauvetage des alpinistes Vincendon et Henry dans le massif du Mont Blanc.

Fin septembre 1958 il quitte l'école pour Alger, en qualité de chef de la section hélicoptères de la 5ème RA.

En septembre 1962 le Lieutenant Colonel Alexis Santini rejoint la FATAC à Villacoublay comme Inspecteur hélicoptères et commandos de l'air, il termine sa carrière le 31 octobre 1963.

Le Colonel Alexis Santini est titulaire de 15 citations dont 10 à l'ordre de l'armée...

Il s'éteindra le 31 janvier 1997.

"Pionnier de l'hélicoptère dans l'armée française..."  "Animé de la même ardeur et de la même foi qui lui ont acquis l'estime et l'admiration unanimes..."  "Activité inlassable, dévouement total..."  "Autorité incontestable..."

Il a effectué 6200 heures de vol dont 1400 de vol de guerre en 868 missions.

"L"homme de devoir était aussi un homme de cœur; au courage qu'il aura toujours manifesté, était adjoint une modestie charmante et un dévouement inlassable" (Gal AA Philippe Maurin, allocution du jour des obsèques).

 

 

Remerciements à :

Madame le Médecin Inspecteur Général Valérie André.

M. Jean Mercier pour sa brochure "Alexis Santini (1914-1997)" "Pionnier des EVASAN par hélicoptère" parue à la Société d'Histoire Corse Méditerranée "A BANDERA" Ajaccio.

Jean-Antoine Mambrini pour ses photographies du village d'Ota.

Gérard Finaltéri AHA