"L'Indochine
fait partie de moi" |
Cette simple citation résume la vie d'Henri
Bartier, ce sont en effet les dix années de sa vie vécues
intensément en Indochine qui le marqueront définitivement,
physiquement dans sa chair et humainement dans ses sentiments. |
Henri Bartier
naît le 9 novembre 1920 à Wambrechies, à 17 ans il s'intéresse déjà à l'aviation; il est breveté
pilote civil au sein d'un aéro-club. Engagé dans
l'Armée de l'air en 1939 il sortira Caporal breveté
après son stage sur Morane 191 à l'école Morane
d'Angers en 1940. Il ne peut rejoindre sa première
affectation à Istres du fait de la seconde guerre
mondiale et après un court séjour en Algérie à
Blida, de retour en métropole, il est démobilisé en
mars 1941. |
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A l'arrivée des hélicoptères en Indochine et
alors que leurs prestations avaient convaincu l'état-major, le
général Chassin, patron de l'Armée de l'air,
après l'accident de Raymond
Fumat, cherche des volontaires; Henri Bartier
sélectionné se rend à Tan-Son-Nhut pour intégrer l' ELA52 à
la mi-août 1951 et
apprendre à piloter sous la coupe du Lt Alexis
Santini, il devient opérationnel début 1952 et
restera dans cette unité jusqu'à la mi-juin 1952, opérant dans
la zone sud de l'Indochine, en particulier la Plaine des joncs, la
Forêt d'Am Son, Travinh/Ap Long, Lai Khê... |
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L'adjudant Henri Bartier à bord
d'un Hiller 360. (collection Louis Dufeu) |
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27 février 1952 Evacuation d'un blessé par Hiller
360 au nord de Thai Binh (Tonkin) avec élément du 10ème BPCP.
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A la mi-octobre il rejoint l'ELA53
pour couvrir le Nord de l'Indochine dans la région de Lanessan, Tra
Vinh, Xien An et dans la Haute Région Lai Châu... Dans cette unité,
l'Adjudant-chef Henri Bartier pilotera également
des Westland-Sikorsky S51 et outre les nombreuses "EVASAN" procèdera
à des missions type "RESCO". |
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En octobre 1953 il est
"transformé" sur Sikorsky S 55 et opère dans la zone
de Diên Biên Phu et Muong Sai début janvier 1954, les
conditions de vol sont très difficiles car c'est la saison des
pluies ce qui oblige les équipages à voler de jour aux alentours
de midi sous le feu de l'artillerie Viêt-minh, un hélicoptère
est d'ailleurs abattu. |
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Les rotations des 4 Sikorsky
se succèdent à dix minutes d'intervalle et subissent un feu particulièrement
violent, l'artillerie ennemie se faisant chaque jour de plus en
plus dense et de plus en plus efficace, le travail d'évacuation
tourne au calvaire. Les appareils doivent constamment subir, un
déluge de fer et de feu de l'artillerie légère Viêt-minh
durant leur descente dans la cuvette encerclée. Une fois au sol,
ce sont les obus de gros calibre qui s'abattent et explosent avec
violence.
Le 22 mars est une journée particulièrement épouvantable,
après concertation décision est prise que le lendemain les
missions se feront en vol groupé et les aires d'atterrissages
sont préparées sur le point d'appui "Isabelle",
offrant ainsi une cible idéale pour l'artillerie Viêt-minh. |
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C'est ce que constatent les équipages ce 23
mars 1954
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Henri Bartier raconte :
"Personnellement, j'avais l'habitude
de me poser sur "Isabelle", mais passant en dernier ce
jour là pour livrer des médicaments et embarquer des blessés,
les Viets avaient pris le temps de régler leurs tirs sur cette
colline. Dès le redécollage, un obus éclata à l'arrière et
perça le réservoir, et là, je me rendis compte que ma jambe
avait été fauchée par l'obus et que mon tibia était à vif."
A bord de son hélicoptère un blessé, le S/Lt
Alain Gambiez (fils du Gal Gambiez),de
la 3èB du 3è R d'Infanterie Étranger, est tué.
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Hanoï, hôpital Lanessan, avril 1954:
l'adjudant-chef Henri Bartier reçoit des mains du
Gal Dechaux, cdt le GATAC nord, les insignes
d'officier de la Légion d'honneur et la croix de guerre des TOE
avec palme.
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Le héros de Diên Biên Phu en compagnie de sa
jeune épouse et de membres de son escadron.
Le 1er avril 1954 Henri Bartier
est nommé sous-lieutenant d'active, corps des officiers de l'Air
(navigant) à titre exceptionnel.
Lorsqu'il quitte l'Indochine en mai 1954, il totalise
1092 missions de
guerre, 1926 heures de vol en Indochine et 18 citations. |
De retour en France, Henri
Bartier est affecté au DIH 96.721 à Rochefort, il
suit son unité transférée à Chambéry en janvier 1956
où il est nommé Lieutenant et titulaire du Brevet de
pilote d"hélicoptères 2ème degré. Malgré son
invalidité à 95% il est maintenu par dérogation dans la
catégorie d'emploi "officier pilote
d'hélicoptère", de 1955 à 1963 au sein de la
division d'instruction hélicoptères du Bourget-du-Lac où
il sert successivement comme pilote moniteur
d'hélicoptères légers, chef de la division d'instruction
en vol, moniteur testeur et leader pilote, il effectue 1979
heures de vol.
Nommé Capitaine d'active il occupe l'emploi de
secrétaire permanent du comité de standardisation et
méthodes sur hélicoptères.
A son départ de Chambéry en 1964 il totalise 4119
heures de vol quand il est affecté à la Base aérienne 114
Aix-en-Provence.
Placé en congé PN en 1966 il est nommé au grade de
Commandant et promu au grade de Commandeur de la Légion
d'honneur en 1968.
Ayant été hospitalisé à dix reprises entre 1947 et
1966 il décède des suites d'une ultime intervention
chirurgicale le 18 mai 1994 à 74 ans.
(VOIR) |
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Remerciements à Madame Marie-Yvonne
Bartier et au Gal M. Fleurence |
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