Félix  Brunet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- "Félix" l'homme de guerre -

(clic sur le titre pour en savoir plus)

Né en 1913, le sous-lieutenant Félix Brunet commence la seconde guerre mondiale comme Pilote/Observateur  à la 4ème escadrille du Groupe de Bombardement II/35 sur "Amiot 143". Basé à Pontarlier, il effectue des lâchers de tracts ainsi que des missions photographiques et de reconnaissance profonde en territoire ennemi...

... Il est ensuite muté au Centre d'essai du matériel aérien à Orléans durant 4 mois et affecté en juin 1940 au Groupe aérien d'instruction de chasse d'Oran.

 En octobre 1940 il rejoint l'escadre de chasse n°6 à Dakar, il y servira 2 ans sur "Curtiss H 75".

Le Lt Félix Brunet se fait affecter au GC II/5 "La Fayette" et participe en 1943 aux opérations en Tunisie où il obtient sa première citation à l'ordre de la Division aérienne sur P 40.

 

Muté en juin au GC I/3 "Corse" sur Spitfire IX, il est basé avec le GC II/7 "Nice" sur l'aérodrome d'Ajaccio"Campo del oro".

 Félix Brunet, lors d'une "sweep-interdiction" entre Bastia et l'île d'Elbe le 29 septembre 1943, remporte sa première victoire aérienne  alors qu'avec ses cinq coéquipiers du GC I/3 il tombe sur des "Arado 196" et des "Junkers JU 52" , deux Arado sont abattus en flammes, le troisième percute en mer après une vrille et quatre JU52 sont abattus dont le leader en feu.

Malgré quelques éclats sans grands dommages, à court de munitions et de carburant dépensés pendant les attaques, ils rentrent tous sains et sauf à Ajaccio après 2 heures de vol.

Bilan : 7 avions au tapis...

... Le lendemain même mission, même zone en patrouille mixte  GC II/7 - GC I/3 et c'est la rencontre avec deux monstres, des "Messerschmitt 323" hexamoteurs, le premier est abattu en flammes tandis que le second, bien qu'ayant deux moteurs en feu, continue sa route en seringuant ses attaquants...

... Le retour sur Ajaccio n'est pas de tout repos car en arrivant ils tombent sur un groupe de 15 bombardiers "Dornier Do 217", version agrandie du Do 17, larguant sur le port les premiers missiles air/sol connus : les "Henschel HS293A"; seuls 3  Do 217 échapperont à l'interception et pourront rejoindre leur base d'Istres. 

Nommé capitaine en juin 1944, Félix Brunet participe à de nombreuses missions de guerre dans la campagne de reconquête après le débarquement de Provence, les nombreuses citations qui lui sont alors attribuées soulignent son courage et ses qualités d'entraîneur d'hommes. Il sera blessé en novembre 1944 lors d'une mission d'escorte de bombardiers.

Puis c'est l'Indochine. Il s'embarque en novembre 1945 et sur place, aux commandes de tous types d'avions et quel que soit les responsabilités qu'il occupe, il va participer personnellement aux missions au Laos, en Cochinchine, sur les plateaux Moïs et dans le sud Annam, multipliant les sorties : appui-feu, destruction des bases rebelles, parachutages, jusqu'à des missions photographiques en zones rebelles à bord de monoplaces de chasse. Nommé au grade de commandant en 1948 puis de lieutenant-colonel en 1951 , sa dernière affectation sera le commandement de la base aérienne de Haiphong. C'est aussi durant cette période qu'il découvrira l'intérêt de l'hélicoptère valorisé par les évacuations sanitaires et les premières missions de recherche et sauvetage au combat. (VOIR)

Ses nombreuses citations ne tarissent pas d'éloges sur son action considérée comme une des plus marquantes de la campagne d'Indochine.

Le 10 décembre 1956 il est élevé à la dignité de grand officier dans l'ordre national de la Légion d'honneur pour services exceptionnels de guerre en Extrême-Orient. 

Après avoir commandé la B.A.156 Sidi-Ahmed à Bizerte (Tunisie) et à l'issue d'un stage de transformation sur hélicoptère au Bourget-du-Lac sous les ordres du commandant Alexis Santini, le colonel Félix Brunet prend la tête de l'Escadre d'Hélicoptères n°2 à Oran La Sénia, le 1er novembre 1956; en se référent à son expérience indochinoise, il a déjà beaucoup réfléchi à l'emploi de l'hélicoptère comme engin de combat à part entière et le conflit algérien va lui donner l'occasion de mettre ses idées en pratique.

Avec son tempérament de bagarreur, il n'est pas question pour lui de ne pas participer au combat. Son premier acte est de souder les équipes pilotes/mécaniciens venus de tous les horizons, il fait dessiner l'insigne de l'escadre et lui donne sa devise:             "Combattre et Sauver"

 

Il élabore le premier et unique 

"Règlement d'Emploi des Hélicoptères"

Bien entendu, comme tout guerrier il va s'appliquer à rendre plus efficace l'arme qu'on lui a confiée, tout d'abord en lui imposant des tâches nouvelles : PC en vol, transport de troupe et enfin l'autoprotection des opérations héliportées, son "Grand oeuvre". Avec l'officier mécanicien le capitaine Émile Martin, il vont mettre au point une nouvelle machine de guerre qui deviendra le "Pirate", Sikorsky H 34 armé en sabord d'un canon de 20mm et de trois mitrailleuses de 12,7mm.

       Col Bigeard                            Col Brunet

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L'hélicoptère armé va rendre des services inestimables, en traitant le terrain des DZ avant le largage des commandos et en se positionnant en soutient des troupes au sol, en missions de reconnaissance à vue pour la destruction d'objectifs difficiles d'accès en protection des évacuations sanitaires.

Félix Brunet sera de toutes les opérations importantes comme chef de formation et quittera l'EH2 fin août 1958, remplacé par son Cdt en second Yves Sagot, après avoir imposé sa stature de chef en osant s'attaquer autant à la rébellion qu'aux contraintes administratives pour faire valoir ses idées.

(cliquez sur le texte ci-contre) 

 

Il vient suivre à Paris les cours de l'Institut des Hautes Études de la Défense Nationale.

En août 1959 il demande à être affecté à nouveau en Algérie où il prend le poste de commandant de l'Air de Colomb-Béchar. Opérations aériennes au-dessus du Sahara qui lui permettent de se distinguer une fois de plus, payant inlassablement de sa personne, ne prenant aucun repos.

 Le 5 décembre 1959, victime d'une affection cardiaque, le colonel Félix Brunet succombe à Colomb-Béchar.

12 avril 1960 Oran La Sénia - Inauguration de la stèle en mémoire de Félix Brunet

La sépulture de Félix Brunet se trouve dans le cimetière de Quiberon.

 

Le colonel Félix Brunet totalise 6600 heures de vol homologuées dont 4238 heures de vol de guerre en 2292 missions de guerre;  4 blessures, 2 victoires aériennes. Il avait les décorations les plus prestigieuses et était titulaire de 26 citations.

 

Les concepts du colonel Félix Brunet ont été appliqués par les Américains d'abord, qui ont utilisé massivement les hélicoptères au Vietnam, ensuite par les Israéliens, les Russes et, d'une façon générale, par tous les belligérants combattant dans des conditions particulières : guerre-éclair, absence d'infrastructure routière, relief montagneux...

 

"Mais Félix Brunet n'a pas été seulement un excellent pilote et un remarquable tacticien. Les citations et les témoignages reprennent les mêmes épithètes : courageux, brave, dynamique, ardent au combat, enthousiaste. Il a aux yeux de ses compagnons une qualité éminente; il paie sans cesse de sa personne, même lorsque ses responsabilités pourraient lui permettre de ne pas participer personnellement aux opérations et se réserve souvent les missions les plus délicates. Cet homme bourru et même violent, dont les colères épiques sont dans la mémoire de tous les anciens, savait faire preuve d'un dévouement total vis-à-vis des combattants, effectuant de courageuses évacuations sanitaires, allant chercher des troupes en difficulté dans des conditions périlleuses, s'inquiétant de la sécurité de ses équipages."

Remerciements pour les sources à : Didier Carré (A.H.A.) pour la réalisation de la "plaquette" du CIEHs

                                                      Cdt René Brognon  Pilote au Groupe de Chasse I/3 "Corse" (Revue ICARE)

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