Jean Boulet est né à Brunoy dans l’Essonne en
1920.
- En 1940, il entre à Polytechnique
avec un camarade de promotion appelé André Turcat.
- De 1942 à 1944, il suit les cours de « Sup Aéro » à Toulouse.
- En 1945 Il se retrouve aux États-Unis
comme Officier Pilote et débutera son stage sur PT
13, Brevet de Pilote militaire N°32793, puis sur T6 avant de terminer sur P 47 en
février 1946.
- Il quitte l’armée en 1947 et
rentre à la SNCASE, cette société accueillant les
premiers polytechniciens brevetés aux USA.
Jacques Lecarme est alors Directeur des
Essais en Vol et demande à Jean Boulet
de s’occuper des futurs essais d’hélicoptères en
cours de développement. Pas d’école de ce type en
France, il repart aux USA car il possède sa licence
américaine de Pilote avion. La Société « Helicopter
Air service » dispose entre autres de Sikorsky S 51.
Le premier vol fut une catastrophe puisque sur une
erreur du pilote instructeur l’appareil fut détruit.
Sorti indemne, Jean Boulet ne se
décourage pas et rejoint une autre école. Brevet
N°8 de pilote hélicoptères FAA le 23 février 1948. |
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De retour en France, les choses sérieuses
peuvent commencer car le SE 3101 et SE 3000
l’attendent. Il faut savoir qu’à cette époque, le
Brevet de Pilote d’Essai d’Hélicoptères n’existait
pas, il ne sera décerné qu’à partir de 1962.
Aux essais du SE 3101 il put soulever l’appareil de
30 cm : c’est le début de sa carrière de Pilote
d’Essai. Trois mois plus tard, il effectuait le
premier vol du SE 3000, extrapolation du FA 223
allemand. Cet hélicoptère était équipé de deux
rotors latéraux mus par un moteur BMW de 1000 cv. -
En 1949, il présentait officiellement le 3101 au
meeting d’Orly. |
- En 1950, il fut prêté à la SNCAN
pour les essais du Nord 1710, appareil ayant la
particularité d’avoir une hélice arrière axiale soufflant
sur des volets horizontaux et verticaux. C’est à Montesson,
non loin de Paris, qu’eut lieu le premier vol. Au 11ème vol,
l’hélicoptère s’écrasa et Jean eut la chance de s’en
tirer... une pale n’étant pas passée loin !
Au printemps 1951, la SNCASE s’installa à Marignane et le
rappela pour effectuer les vols de réception des avions «
Mistral » et « Vampire ». Il effectua un stage au CEV et
obtint le Brevet réacteur N°12 en 1952. La société, pour des
raisons de sécurité avait doté les appareils de sièges
éjectables. Celui qu’il devait réceptionner, le N°98 lui a
créé quelques problèmes. Avant le décollage, il avait
demandé au mécanicien d’armer le siège, ce qui lui a sauvé
la vie. En effet, parti de 12 000 m pour une série de
décrochages, l’appareil partit en vrilles incontrôlables et
à 1000 m il dut s’éjecter. Il était le premier.
Georges Héreil demanda à Jean Boulet
de choisir une spécialité et ce dernier se décida pour le
vol vertical. Il devint chef de base à Buc le 1er mai 1953.
Un nouvel appareil avait vu jour, le SE 3120 « Alouette 1 ».
Son premier record du monde lui tendait les bras et le 2
juillet 1953, sur un parcours Buc-Etampes-Rambouillet-Buc il
avait couvert en 13 h 56 mn, 1252,572 km soit une moyenne de
108 Km/h. Le record du R5 de Sikorsky était battu. Qui plus
est, il battait aussi les records sur 100 km : 110,314 km/h,
sur 500 km : 107,193 km/h et 1000 km : 108,813 km/h.
- En 1954, la société prit la licence de construction des
hélicoptères Sikorsky S 55 « Eléphant Joyeux » Jean Boulet
et Gérard Henry devinrent les instructeurs sur ces appareils.
Brevet PPH N°3 en 1954
- Le 12 mars 1955, Jean Boulet
décolla pour la première fois « l’Alouette 2 ». Avec
Charles Marchetti, ils vont se lancer
sur le chemin des records. Le premier sera celui
d’altitude le 6 juin 1955 avec 8 209 m à la
verticale de Buc. Les vols en haute montagne
permirent de se familiariser avec les réactions de
la turbine en atmosphère raréfiée et conditions
météo difficiles. Brevet pilote d’essais
avions N°148 en 1955
En 1956, Boulet et Petit
iront sauver un alpiniste au refuge Vallot à 4 362m.
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Puis ce sera le drame
Vincendon et Henry, où
Boulet et Henry vont
intervenir avec deux Alouette 2 pour récupérer les
pilotes et guides à la suite de l’accident du
Sikorsky H 34 piloté par
Alexis Santini.
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- En 1958, une Alouette 2 spéciale fut
créée. Elle comportait le rotor et la turbine de la
future Alouette 3. Le SE 3150-001 monta à 10 984 m.
Quatre jours auparavant, elle était montée à 9 583 m
mais le record ne fut pas homologué. Avec 10 984 m,
Jean Boulet battit les records de
montée à 3000 m : 5 mn 30, 6000 m : 11 mn, 9000 m :
17mn 43sec.
Le 28 février, il effectuera le premier vol de la SE 3160 « Alouette 3 »
et avec la 002, il ira en Inde pour atterrir sur le
Mont Deo Thiba à 6004 m avec deux personnes à bord
et 250 kg de matériel. |
- En 1959, c’est le premier
vol du SE 3200 « Frelon » avec Coffignot
et Besse mais l’appareil sera
abandonné faisant place au 3210 « Super Frelon »
dont il effectuera le premier vol le 7 décembre
1962.
Brevet Pilote d’essais
hélicoptères N°12 en 1962
- En juillet 1963, il va battre trois records du monde de vitesse.
L’appareil avait été modifié par l’aérodynamicien
Marcel Riffard. Le résultat : record sur
base de 3 km : 341,23 km/h, sur base de 15 à 25 km :
350,47 km/h et sur base de 100 km : 334,28 km/h.
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Jean Boulet assura les
premiers vols des SA 330 « Puma », SA 340 « Gazelle
» puis SA341 équipé du célèbre "Fenestron" du à
René Mouille. |
- En 1969, il effectue le premier vol du SA 315 B « Lama » et le 21 juin
1972, il atteint 12 442 m, record toujours invaincu et
effectue la plus longue autorotation.
- En 1974 et 1976, Jean Boulet s’essaie à une autre
discipline, il pilote sur l’étang de Berre des bateaux
volants, les hydroptères H 890 et H 891. Mais
ces engins seront abandonnés faute de crédits.
- En 1975, il quitte les Essais en vol mais reste Chargé de Missions
auprès de la Direction.
- Enfin en 1979, il remporte la Coupe Henri Bories à Deauville avec
Dominique Orbec sur AS 350 Ecureuil.
Jean Boulet a fini sa
carrière avec plus de 9 000 heures de vol dont 8 000 sur
hélicoptères.
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