A la fin d’année 2018, Monsieur Philippe BOULAY du GFH (Groupement Français Hélicoptères) alerte l’AHA sur la nécessité d’engager une action au profit d’un appareil resté en exposition dans l’ancienne emprise de l’EFCA.

La première étude relative à ce dossier remonte à 2016/2017. Elle fait part de l’urgence d’engager une action pour assurer la sauvegarde de ce patrimoine Air. Le site étant repris par l’École de gendarmerie, des travaux d’infrastructure doivent avoir lieux sur l’emplacement de l’appareil et imposent son déplacement.

En 2016, l’appareil a été attribué par la SIMMAD à la collection «  Canopée  » de Châteaudun. Par manque de temps, de moyen, de volonté, les organismes impliqués dans ce rapatriement n’ont pas engagé d’action  ; contraignant les autorités de gendarmerie à lancer un ultimatum au 31 Janvier pour l’enlèvement du H34. Sans réaction, le risque est grand d’assister à la destruction du H34.

Mission

L’AHA, au vu du dossier prend la décision de tout faire pour apporter son concours au sauvetage de l’appareil.

A une semaine de l’ultimatum, une chaîne se met en place. Des contacts sont pris au niveau de l’Armée de l’Air par Pierre Niclot avec le Général Letalenet commandant le ,CERPA, afin d’obtenir un accord de principe pour réaliser l’opération.

Les formalités liées à la mission sont étudiées avec le CERPA (autorisation, financement).

Parallèlement, l’AHA constitue une équipe d’intervention. L’urgence laisse peu de temps. Les premiers contacts pris avec des adhérents disponibles permettent de recruter nos camarades Armand Narolles, Denis Jeandel, Jean-Pierre Montreuil et Patrick Pierre Pierre d’un «  Siko en Vol  ».

Le BARAA de Dijon, chargé d’accueillir dans ses installations le H34, est également joint. Cela nous imposera quelques challenges supplémentaires. De son côté, la Gendarmerie se montre très coopérative.

L’intervention est fixée pour la période du 28 au 30 janvier avec mise en place le 27. A ce stade de la démarche tout semble réglé. Toutefois, le 26, le commandement du BARAA informe qu’il ne sera pas possible d’intervenir sur le site de l’établissement sans l’élaboration d’un Plan de Prévention  ; plan qui ne peut être rédigé par l’organisme habilité de la base de Luxeuil (Base support du BARAA de Dijon). Abstraction faite du détail des échanges téléphoniques, nous obtenons l’assurance que ces experts seront présents en début de matinée le lundi 28.

Restant confiant sur la bonne volonté de tous pour réaliser ce sauvetage, contact est pris avec le Directeur de l’Aéroport pour l’avertir de l’intervention et s’assurer que le transit par la piste et les taxiways, reste d’actualité.

Il faut signaler que la répartition des surfaces et installations de L’ancienne base de Dijon est très complexe et génère une multitude d’intervenants qu’il faut coordonner.

Déroulement

Dimanche 27 Janvier  : L’équipe se retrouve à l’hôtel Campanile Dijon Sud situé à 11 minutes de l’aérodrome.

Lundi 28 Janvier  : 08h30 rendez-vous avec Madame Céline Marteau adjointe Infrastructure, Monsieur Lahaye sécurité Chantier et le chef équipements et matériels la gendarmerie. Des badges nous sont remis afin que nous puissions circuler librement sur l’ensemble du site gendarmerie. Nous nous rendons sur le quarter Geille à l’autre bout du terrain et découvrons le H34 entouré d’imposants monticules de terre de terrassement. Nous exposons notre projet d’intervention  ; à savoir la descente de l’appareil de ses plots après avoir remplacé les pneus d’origine par des pneus neufs apportés par JP Montreuil. Puis, extraction de l’appareil vers la place d’honneur pour le conditionner plus sereinement en vue de son déplacement (dépose des pales). Signature du plan de sécurité gendarmerie et retour au BARAA pour rencontrer la Capitaine Adjointe et les deux experts de Luxeuil. S’ensuit une procédure administrative qui nous vaut d’être amenés à répondre à beaucoup de questions. La priorité étant d’agir au plus vite, nous obtenons le feu vert pour attaquer la première phase de l’opération avant la finalisation du plan de prévention.

12h00  : De retour au quartier Geille, bonne surprise l’équipe a déjà descendu le H34 de ses plots et l’a déplacé au centre de la place d’arme. Un second sauvetage non inscrit à l’ordre du jour s’impose. Il s’agit d’une stèle en pierre sculptée de l’insigne des Fusillés Commandos de l’Air. On ne peut laisser cette stèle qui est vouée à la décharge et prenons la décision de l’emporter. L’opération est programmée pour l’après-midi. Le monument est lourd (700 kg) et nécessite un moyen de levage. Madame Marteau va nous apporter une aide précieuse en demandant au chef de chantier de détourner la pelleteuse pour extraire la stèle et la sortir de la zone.

Opération faite, il faut ensuite la mettre dans le fourgon Jumper Citroën de l’association «  Un siko en vol  ». L’équipe ne manquant pas d’idées et aidée de la chèvre, la stèle se retrouve callée dans le fourgon. Au total cette opération nous aura occupés tout l’après-midi. La nuit venant plus vite à l’Est (c’est bien connu), il est temps de ranger et de se diriger vers le cercle mess puis vers l’hôtel.

Mardi 29 janvier  : 08h30, il ne fait pas très chaud et un vent glacé, prélude à la neige prévue pour la fin de journée, nous incite à nous concentrer sur le démontage des pales et à finir l’opération avant les premiers flocons. Le démontage prendra un peu de temps compte tenu des difficultés à extraire les axes de biellettes. Finalement nous optons pour enlever les goujons de maintien des pales dans leurs étriers (huit par pale). L’outillage amené par JP Montreuil s’avérera très utile pour descendre les pales. A 13 heures, elles sont à terre et nous décidons de continuer pour les positionner sur les flancs de l’appareil pour le transport. Nous avons un créneau à partir de 15h pour le transit vers le BARAA via la piste et les taxiways.

La société EDEIS gestionnaire de l’Aéroport nous met à disposition un «  Follow-me  » et un Tracma avec un spécialiste pour déplacer le H34 vers le HM7. Nous empruntons un raccourci pour éviter la noria de camions de chantier circulant sur la route intérieure. Au seuil de piste, nous sommes mis en attente par la tour pour cause de trafic en tour de piste (un Xingu d’Avord) L’attente est longue et le vent glacé n’arrange rien. Après le départ du Xingu, nous remontons la piste vers le taxiway pour atteindre l’enceinte de la société «  Dijon Auto Racing  ». Il s’agit du seul portail accessible pour poursuivre le parcours par l’extérieur et atteindre l’entrée du BARAA ou il faut montrer patte blanche pour entrer. Après quelques détours, nous atteignons le HM7.L’appareil est mis sur cales et définitivement sécurisé en attendant des décisions ultérieures quant à son avenir. Mission rondement menée après une journée non-stop.

Mercredi 30 janvier  : Réveil sous la neige, les routes sont dégagées. Dernier petit déjeuner de l’équipe avant de reprendre la route vers les différents ports d’attache.

Pour ma part, je retourne vers l’école de gendarmerie ou j’ai rendez-vous avec le GBR François. Très bon accueil. Je rends compte du déroulement de la mission. Le général fait part de sa satisfaction de voir cet appareil en lieu sûr  ; lui-même étant très attaché au patrimoine. Je lui remets au nom de l’AHA le livre sur l’histoire des hélicoptères Air. Il nous remercie pour l’efficacité de notre action.

Deux autres visites de courtoisie et de remerciement s’ensuivent, au BARAA et à la société EDEIS.

Un grand remerciement à tous ceux qui auront œuvrés pour la sauvegarde de ce patrimoine Air.

Plus particulièrement  ;

Armand Narolles  : Mécanicien H34 discret et disponible qui a rajeuni de 45 ans.

Jean-Pierre Montreuil  : Plein d’astuces et qui se délecte dans ce type d’aventure.

Patrick Pierre Pierre  : Apprenti pro digne d’un mécano hélico AA

Phillipe Boulay GFH, lanceur d’Alerte

Gendarmerie  : Le GBR François commandant L’École et principalement madame Céline Marteau pour son dévouement et son appui tout au long de notre séjour. Toujours disponible et séduite par cette opération malgré un emploi du temps débordant et monsieur Lahaye pour sa confiance en l’équipe.

La Société EDEIS et son Directeur Mickaël Toma, pour son aide au roulage. Un grand bravo à son adjoint (Tracma-Man) pour sa maîtrise à gérer une fin de parcours parfois difficile.

La société RACING pour le transit par ses installations  ;

Le GCA Pierre Niclot pour son action auprès du BARAA

Le GBA Didier Carré président de l’AHA pour son accord et son soutien

Pierre Lavalette Trésorier AHA, pour l’établissement du devis

Le CERPA  :

Le BARAA  :