Par une belle matinée d'avril 1965, retour sur Villacoublay après deux jours d'exercices SAR avec utilisation du treuil du côté de St Valéry-en-Caux.
Après un survol touristique des falaises du pays de Caux, un complément de pleins au Havre-Octeville, survol paisible de la vallée de l'Eure.
Alors que je m'occupe de la "nav" , l'ami "Tony" aux commandes en place droite me fait alors comprendre qu'il est en proie à une envie pressante, mais qu'il ne souhaite pas , avec raison, utiliser le dispositif prévu à cet effet au poste de pilotage.
Faisant suite à mon interrogation, il affirme ne pas pouvoir tenir jusqu'à Villa...

Plus qu'une solution : tirer partie de l'avantage de l'hélico et se poser dans la prairie d'environ 200 m de long que j'aperçois droit devant. Comme celle-ci est entourée de hauts peupliers, je prends les commandes pour un poser type ascenseur... 

Au ras des arbres dans le but de ne pas importuner un groupe d'une vingtaine de vaches paisiblement installé à l'autre bout de la prairie.

Tandis que Tony se prépare à descendre, je pose le H34 en conservant 2000 t/m rotor embrayé.
Mais à peine a-t-il commencé son affaire, j'aperçois soudain le troupeau de vaches se diriger au galop dans notre direction ( évidemment, ça doit les changer des trains...). Surpris, je monte les tours à 2500, prêt à tirer sur le collectif, décoller et aller récupérer mon copilote un peu plus loin.

Mais, curieusement, les vaches s'arrêtent pile à la limite du disque rotor et assistent au spectacle sans bouger d'un poil. 
Ayant rapidement récupéré mon alter ego, je décolle à la verticale afin de ne pas survoler ces braves ruminants, 

Cap sur Villacoublay.

Sacrées vaches, va !

PS : " Plancher des Vaches " : Expression aéronautique désignant un endroit qu'il est parfois bon de retrouver...