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Le 1074 MC
et le Sgt Schilling |
Il est 21h30 le 5
février 1959 quand le permanent vient frapper à la porte de
ma chambre, vite j'enfile ma combinaison de vol et me voilà
sur le parking pour préparer l'appareil, housses de pales
enlevées ainsi que le cache badin et le bouchon
d'échappement, je grimpe en place droite et je mets le
moteur en
route, 1500 tours la température monte. Tous les voyants
sont dans le vert. Le 1074 est prêt pour le vol.
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Sgt Wurstorm |
Le Sgt Schilling
arrive avec le Sgt Wurstorm son
co-pilote, la convoyeuse de l'air S/ Lt Marie- Hélène
Benoist. Mécanicien navigant Sgt Malatier
L'équipage prends pIace....
Cinq minutes après nous roulons sur le H pour le décollage,
la tour de contrôle nous communique les instructions pour le
vol. Le ciel est très nuageux, nous
prenons de l'altitude environ 2000 pieds
Le pilote quitte la
fréquence radio avec la tour et contacte 'Métal' :
ici Camus 3 en direction Masqueray
pour mission 1273. OK bien compris a plus tard."
1h40 après nous sommes
pratiquement à destination.. J'appelle au SCR300 du fond du
cargo. Schilling a tout entendu et aperçoit
une DZ improvisée avec
des lumières aux 4 coins. L'approche se fait face au vent et
l'appareil se pose en soulevant un léger nuage de poussière.
Je descends du cargo avec la
convoyeuse qui prend les documents des blessés et nous
installons les 3 blessés dans l'appareil.
Il pleut un peu et nous décollons en montant en large virage
car la DZ est située au centre du poste sur un terrain de
sport entouré de montagnes, l'appareil se
stabilise en vol de croisière, altitude 1600 pieds. Nous
prenons le cap sur Alger.
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Aller sur zone Boufarik-Masqueray
Retour prévu vers Alger
Déroutage vers Boufarik
Transfert vers DZ "Marcel
Cerdan" |
Par la porte du cargo
j'aperçois des paquets de nuages qui passent, j'en parle
avec Schilling, oui, j'ai vu nous sommes rentrés dans la
couche mais je suis
obligé de maintenir l'altitude pour passer la ligne de crête
Ok. Schilling pilote aux instruments
rudimentaires sur ce H19.
C'est à ce moment que l'appareil décroche, les deux pilotes
constatent que le moteur est en survitesse 2800 à 3000 tours
et 300 tours rotor, collectif en
butée haute, les tours chutent de très peu, deuxième
décrochage., l'appareil devient incontrôlable, des fortes
vibrations importantes durant quelques minutes,
l'équipage sans panique à bord essayant de rétablir
l'appareil qui plonge verticalement et oh ! miracle, le
lourd appareil se retrouve en condition de vol
normal, vitesse 60 nœuds altitude 1200 pieds revenu dans le
poste de pilotage et jamais les pilotes ne se sont rendus
compte de ce que le mécanicien a
subi dans le cargo illuminé par une lumière rouge blafarde
après une voltige involontaire. Mais à aucun moment la peur
panique nous a envahis. J'aide la
convoyeuse à remettre de l'ordre sur les civières ,
couverture ayant glissé dessus les blessés. Le pilote décide
de continuer la mission.
Schilling
contacte Métal pour signaler l'|ncident de vol et de
faire préparer un autre appareil sur la base de Boufarik
afin de poursuivre la mission vers l'hôpital d'Alger. Durant
le vol par la porte du cargo je guide le pilote en voyant
les lumières au-dessus des crêtes le vol se termine sur le
parking malgré les vibrations de l'appareil durant le vol.
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Extrait du Carnet
de vol de Georges Malatier. |
Après le transfert de
3 blessés dans un autre appareil H19 948 je repars
pour Alger. Après 45 minutes nous sommes à Marcel
Cerdan où les blessés sont
acheminés vers l'hôpital Maillot. La mission est
terminée. Après le plein de l'appareil je regagne le bureau, je n'ai pas sommeil malgré l'heure tardive en retournant à
nos chambres nous reparlons de notre aventure qui s est
vraiment bien terminée. |
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Le lendemain matin la
vérification du 1074 fait apparaître des froissements sur la
partie du cône de queue du fait des vibrations engendrées
par les
survitesses. L'appareil entre en grande visite à l'AMR de
Blida..
Les missions se succèdent et en aucun cas la peur n'a été
présente, un esprit de camaraderie s'installe et les
équipages sont soudés dans un grand
professionnalisme.
C'est ce qui fait la force des équipages de l'escadrille
2/57. |
De retour en
France en 1960 j'obtiens le poste de Représentant
Contrôleur de l'A.A. auprès d'Héliservice à Marignane
et là en 1961 un H19 arrivé de Chambéry, où les
spécialistes n'arrivent pas à déterminer pourquoi cet
appareil vibre anormalement en charge. Le voyant sur le
parking, je reconnais le 1074 MC; après un vol de contrôle
avec le chef pilote, nous constatons l'anomalie vibratoire.
La décision est prise et le passage en atelierpour démontage
complet devient nécessaire. C'est là que nous constatons des
déformations au niveau planche BTP et de l'accouplement cône
de queue. Avec les techniciens nous décidons de le mettre
au rebus avec récupération de certains équipements. C'est la
fin de cet appareil dont l'incident du 5 février 1959 est à
l'origine. Le 1074 est réformé le 20
juillet 1961. |