Le Colonel Félix BRUNET Commandant de l'EH2 d'Oran La Sénia Il prend des risques calculés et avec un fût de 200 litres d'huile dans le cargo et, même en plein vol, le mécanicien rempli le réservoir à l'aide d'une pompe à main. EFFICACITÉ MAXIMALE : Félix a eu l'idée de frapper sur le plan économique en détruisant les rizières dans lesquelles étaient élevé le riz destiné à être replanté pour les récoltes normales. Malheureusement, cette idée sera rejetée par l'état-major. On saura plus tard que les premiers essais avaient déclenché les seules révoltes sérieuses auxquelles le Vietminh a eu à faire face Georges AGRISSAIS, mécanicien sur avion à l'ELA 52,a connu Félix alors que celui-ci était commandant du Groupement Aérien Tactique Sud à Saigon Than Son Nhut. Il a participé en décembre 1950 aux opérations aériennes de sauvetage du Lieutenant Jacquesson en fournissant en projectiles le "grenadeur" qui délimitait ainsi la zone de posé au pilote de l'hélicoptère le Sergent FUMAT. Pierre FAROUX est le dernier pilote avec lequel Félix a volé. Félix était pilote du H34 leader et, comme la DZ était difficile d'accès, Félix lui a demandé : " Dis-moi, tu es sûr que le petit derrière (comprenez, le pilote le moins expérimenté) peut se poser là sans problème ? ". C'est pour souligner le souci permanent de Félix de la sécurité des équipages et des troupes transportées. Quelques minutes plus tard, après avoir posé les commandos et repris l'air, Félix va se plaindre d'une douleur intense à la poitrine. Pierre Faroux laissera le leader de la formation à son N° 2 et il transportera son pilote à l'hôpital de Colomb-Béchar où il succombera à sa terrible maladie. Félix était très à cheval sur la sécurité des vols. En particulier, il avait fait peindre les casques des équipages en couleur Kaki de manière à ne pas donner aux rebelles une cible pour atteindre les pilotes. Il exigeait que les pilotes portent leur gilet pare-balles. Il avait fait confectionner un foulard pour les équipages del'EH2. Claude GROSJEAN a été un des mécaniciens du "Mammouth" de Félix et à ce titre a été en contact étroit avec lui. Il avait fait une bêtise et Félix l'a poursuivit. Jeune et agile, il est monté sur la plate forme qui se déployait pour la maintenance du rotor principal. Félix arrive en bas et lui dit : "Descend si tu es un homme" et Grosjean de lui répondre : "Eh Bien toi monte ! ". Félix est parti. Quelques temps plus tard, Félix étant au poste de pilotage appelle "Petit Bidon" qui monte et se penche pour écouter et se prend un coup de poing et Félix lui dit: "Tu vois, je n'ai pas besoin de courir !". Félix dans une opération de secteur dans laquelle c'était une joyeuse cacophonie à la radio a dit : Ici Colonel Brunet je prends le commandement. Il a distribué les rôles à chacun des patrons d'unités. Cela a fait scandale et après dans chaque accrochage un peu sérieux dans lequel plusieurs unités différentes étaient impliquées, un général venait coiffer le total pour organiser la manœuvre. Joseph ELLEOUET mécanicien sur H34 : 1 - En rentrant de Timimoun, Félix qui était très à cheval sur la tenue dit à ses équipages : "Vous allez au magasin et vous changer vos affaires chapeau de brousse, pataugas, etc". Au magasin d'habillement il leur est répondu,: Il faut user celles-là !. A quelques temps de là Félix : "alors les barons, comment çà va ?" Les mécanos lui racontent leurs mésaventures. 48 heures plus tard, l'officier des détails était muté. 2 – Félix faisait toujours réviser son taxi par les mêmes mécanos. Il rentrait son taxi juste avant l'heure de la fin du travail et le taxi devait être disponible le lendemain matin. Les mécanos travaillaient donc très tard le soir et n'allaient manger que vers 20h30 /21h00. Ils étaient mal reçus au mess, les steaks étaient petits, servis froid ainsi que les frites. Félix passe et demande : "alors les barons, comment çà va ?". Les mécanos lui racontent l'accueil au mess. Par enchantement, le lendemain, les steaks étaient d'une taille respectable et les frites croustillantes et chaudes. 3 – A Timimoun, Félix a engueulé et peut-être mis un coup de poing à son pilote qui avait fait trop de poussières en se posant. 4 – Les mécaniciens travaillaient en deux équipes et terminaient bien souvent très tard. Le lendemain matin, ils faisaient la grasse matinée. Le chef des Moyens généraux de la base passe dans les chambres, trouve des gens au lit et établi des demandes de punition qui n'ont jamais abouti ayant vraisemblablement été interceptées et "poubellisées" par Félix. 5 – Félix était extrêmement exigeant avec son personnel, mais il n'acceptait pas que quelqu'un d'autre embête ses hommes. 6 – Jo Elleouet sergent de semaine de l'escadre, devait emmener les hommes du rang au pas cadencé au réfectoire. Il se fait arrêter par l'ADC de discipline parce que les hommes n'étaient pas très bien en rang ni ne marchaient au pas cadencé. Il se prend une "engueulade" et l'ADC s'aperçoit qu'il n'avait pas de cravate : "Horreur, carnage et désolation". Il prend son nom et lui signifie qu'il va faire une demande de punition. Jo n'a jamais eu la moindre information sur cette demande de punition. 7 – Jo Elleouet a eu un très grave accident et a été amputé d'une jambe. Les deux seuls officiers qui sont venus le voir sont Le LTT médecin de l'escadre et Félix qui lui a dit : Je suis muté à Paris, voilà mes coordonnées. Si tu as un problème contacte moi ! ". Jo, inquiet de son avenir, écrit une lettre à l'assistante sociale de l'EH2. Quelques jours plus tard, il a reçu une lettre du LCL SAGOT qui a succédé à Félix lui disant que compte tenu de ses états de services il serait maintenu en service actif. Félix avait laissé des consignes. Un an après, Félix vient à Chambéry se faire transformer sur Alouette avant de partir pour Colomb-Béchar. Il a fait appeler Jo dans le bureau de l'adjoint technique. Il lui a demandé de ses nouvelles, lui a annoncé sa nouvelle affectation et lui a donné ses coordonnées en lui disant à nouveau : "Si tu as un problème, appelle moi !". 8 - Pour la petite histoire, Jo Elleouet, grâce à l'intervention de Félix, a pu faire une carrière honorable et a terminé capitaine mécanicien. Compte tenu de son handicap, sans l'intervention de Félix, il aurait été affecté dans le service auxiliaire. 9 - Conclusion de Jo : Félix était particulièrement exigeant mais il faisait très attention aux conditions de vie de son personnel. C'était un vrai CHEF ! Pierre LAVERDURE, pilote sur légers, a retrouvé Félix à Colomb-Béchar où il était en détachement avec 3 "Alouette" trois pilotes et des mécaniciens. Félix a fait monter une mitrailleuse 12,7 sur une des Alouettes et les deux autres transportaient chacune 3 commandos. Félix envoie les trois Alouettes au poste de Tin Fouchi tenu par la légion en plein désert. Un Junker 52 devait les accompagner et amener le kérosène. Il n'a pas décollé mais les "Alouette" sont parties et sont arrivées à trouver le poste "sur la pointe des pieds" avec quelques dizaines de litre de pétrole seulement restant dans les réservoirs. Comme le poste n'avait pas de kérosène, l'opération s'est faite sans eux et il a fallu attendre quelques jours l'arrivée du précieux carburant pour pouvoir revenir à la base.
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