Raymond Fumat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Louis-Raymond FUMAT est né le 7 mai 1920 à Paris. 

Engagé une première fois le 8 mars 1939, il rejoint La Senia puis Meknès le 15 septembre 1940. Il est démobilisé le 7 mars 1942. Il s’engage à nouveau, pour la durée de la guerre, le 31 décembre 1942. Le 1er juin 1943, il rallie les Forces Françaises Libres, inspecteur à la Sécurité Militaire. Il est ensuite versé à la 2ème Division Blindée du Tchad, à Tripoli. Aviateur dans l’âme, il est affecté au groupe N° 11 à Rayach, au Liban, le 12 décembre 1943. Il obtient son brevet de pilote, le 16 septembre 1944 et son grade de sergent. En mai 1945, il est dirigé depuis Casablanca sur l’école de pilotage d’Orangeburg aux U.S.A.Revenu en France le 2 mars 1946, il est démobilisé le 30. Sa carte d’identité FFL (N° 24453) est certifiée par le Général De Gaulle (N°51156). 

Troisième engagement pour 3 ans, le 4 août 1949, au titre de pilote dans l ‘armée de l’Air. Il est sur la BA 706 de Cazaux pour un  stage de moniteur, le 16 novembre. Le sergent Georges Joly, mécanicien dans ce groupe,  avait fait un stage sur hélicoptère et attendait sa mutation pour  l’Indochine. Il apprend à R.Fumat l’accident mortel  de l’adjudant Charles Hamel, au cours d’un entraînement. C’était le second pilote de ce tout nouveau  groupe  placé sous la responsabilité du lieutenant Alexis Santini.

L’état-major de l’armée de l’Air cherchait donc un pilote pour ce type de machine, R.Fumat  se porte volontaire et fait son stage chez Hélicop-Air sur Hiller Type 360, l’UH-12, dont les commandes étaient au plafond. Il y fait une vingtaine d’heures d’entraînement.

Il débarque à Saigon le 9 août 1950 et rejoint l’ELA 52 sous les ordres du lieutenant Santini pour piloter les deux hélicoptères du Service de Santé commandé par le Général Robert. Les deux pilotes s’entraînent sur place.

 

                    Adj Joly,  Adj Petit,  Lt Santini,  Sgt Fumat,  Adj Lambert,  Sgt Bessy

Section Hélicoptères ELA 52 Saigon, mai 1950

Le 13 octobre, les deux Hiller partent en évacuation sanitaire. Le premier charge ses deux blessés. Le deuxième évacué de l’hélicoptère de R.Fumat  est retardé. Son aéronef est pris sous le feu de l’ennemi. On lui donne l’ordre de décoller. Avec le blessé chargé du même côté que le pilote, l’hélicoptère  n’est pas équilibré. Le manche cyclique est en butée à droite, son bras le fait souffrir. Il réussit à atteindre Saigon  sans se poser. Il aura mal au bras pendant quinze jours. 

Le 11 novembre 1950, il évacue 2 blessés de Baria vers Saigon. 45 minutes de ce vol sont effectuées de  nuit.

Les 19 et 20 janvier 1951 la recherche du lieutenant Maurice Jacquesson du GC 2/6 tombé avec son Hellcat dans la Plaine des Joncs fait l'objet d'une  expédition conjointe avec au sol des bataillons de troupes et les partisans Hoa-Haos, l'aviation d'observation de chasse et de transport. Après repérage et vol en stationnaire au-dessus du marécage, R.Fumat récupère le "naufragé" et le ramène à Tan Son Nhüt.

Le 4 mars 1951, le lieutenant Pierre Marraud du GC 2/6 se met dans une situation identique mais a la chance de n'attendre que trois heures son évacuation par R.Fumat.

Ainsi R.Fumat vient de réaliser les deux premiers sauvetages par hélicoptère de pilote au combat. 

 

 

 

 

Le 22 juillet 1951, il est victime d’un accident automobile dans le cadre militaire. Il est hospitalisé à Hanoi. Rapatrié le 31 octobre, il est radié du personnel navigant de l’armée de l’Air et rayé des contrôles le 4 août 1952.

Au cours des années suivantes, refusant l’échec, il surmonte les épreuves et se retrouve moniteur à Hélicop-Air, formant des pilotes de l’armée de l’Air. Il devient chef pilote et est détaché comme pilote de démonstration de Djinn à la SNCASO et d’Alouette II à la SNCASE.

Il fait du traitement agricole et de la recherche géologique chez Gyrafrique en Afrique du Nord puis de la formation en Israël et en Yougoslavie.

Il est recruté par une compagnie outre-Atlantique et pendant deux décennies vole au Panama, Mexique, Grand Nord Canadien, Équateur, Belize, États–Unis…

Il vole sur tout, hélicoptères et avions, il est intégré  à l’équipe d’essais d’un prototype mais R.Fumat n’a pas renouvelé son permis officiel de travail aux USA. En 1982, il est mis manu militari dans un avion à Los Angeles. 

« J’ai toujours été un marginal » écrivait-il...

Il a alors 62 ans. Sa licence française n’est pas à jour. Il ne trouve pas de travail. En partant d’Europe, il n’avait pas gardé de relation.

 Il était venu à l’AG 2000 de l’AHA. à Paris. Il y avait retrouvé le général Valérie André et quelques jeunes qu’il avait formés à Issy les Moulineaux (Grethen, Rivoire, Gallier..) et Pierre Marraud. Le président l’avait présenté à l’assistance. 

Le 13 juillet 2001, R.Fumat fut inhumé en présence du Général Valérie André.

...Ainsi fut la vie de ce joueur de mandoline...

 

Il comptait        18 000 heures de vol hélicoptère

            et           5 000 heures d’avion

 

Médaille Militaire 2 citations à l’ordre de l’Armée

Croix de Guerre TOE avec 2 palmes

Croix du Combattant volontaire en Indochine

Médaille de bronze du service de santé

Médaille commémoration Guerre 1939/1945 (barrette Afrique)

Médaille commémorative Service volontaire de la France Libre N° 4882

Médaille Outre-mer Indochine N° 305023

 

Assis au premier plan 

Henri Bartier,

derrière lui, Raymond Fumat et Henry Boris, directeur d'Hélicop-Air.

Cliché de G.Joly 1955

 

 

 

 

 

 

 

Extraits du "Portrait de Louis-Raymond Fumat" préparé par Gilbert Aubrée A.H.A.