Noël en juillet...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Boufarik, le 22 juillet 1959, l'équipage (pilote, co-pilote, mécanicien et la convoyeuse de l'air) décolle de nuit pour évacuer l'épouse d'un gendarme dont l'accouchement prématuré pose des problèmes au médecin qui la soigne dans le bled, ses deux dernières grossesses se sont soldées par des fausses couches.

Poser sur la D.Z. de Tizi-Reniff, Kabylie, embarquement de la malade, du médecin... Le pilote décide de ne pas prendre le mari : trop de poids, la nuit est très chaude et nous sommes en altitude.

Décollage à la limite, la montée s'interrompt rapidement : on entre dans les nuages, ça tabasse dur, les sommets du Djurjura à plus de 2000 mètres sont proches. Le pilote décide de se dérouter de Tizi-Ouzou, initialement prévu, pour Alger, D.Z. Marcel Cerdan.

Dans le cargo du H 19, c'est le cirque !... Avec les turbulences, les vibrations, les contractions s'accélèrent et s'amplifient. hélas le médecin est malade, incapable d'intervenir et c'est la "miss" qui doit s'activer doublement car le travail a commencé... Seule ? Non, le mécano, devant l'urgence, joue les infirmières expertes; la future mère, qui le prend pour le toubib, n'a d'yeux que pour lui... C'est pourtant la "miss" qui portera plusieurs jours durant des bleus aux cuisses pour avoir servi d'exutoire à l'anxiété de la jeune femme. (Elle a gardé ce souvenir par de vers elle durant 43 ans, avant de le livrer aujourd'hui à l'auteur de ces lignes, sous le sceau du secret... J'espère qu'elle ne m'arrachera pas les yeux !...)

Enfin le voilà, le beau (forcément !...) bébé, né à quelques mille mètres d'altitude, par une nuit tourmentée entre Tizi et Alger la blanche.

Il s'appelle Gilles Proisy, aujourd'hui marié, père de trois enfants, chef d'entreprise renommé dans la région lyonnaise. En cette année 2002 où il fête ses 43 ans, il a fait la connaissance de son parrain qu'il croyait disparu...

Le parrain...

B.V.

...et dans la presse déchaînée...

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