Avec le "Solenzara"

en 2021

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SAR au large de Calvi
 
vendredi 5 mars 2021

« Vers 18h15 loc le CDB du Puma SAR de l’EH reçoit un appel du pilote de DRAGON 2B lui annonçant qu’un avion était sur le point d’amerrir entre Calvi et Nice.

Aussitôt il fait dérouler la fiche reflexe SAR pour convoquer le personnel d’alerte.

Dans la foulée le RCC est dans la boucle.

Il s’agirait de 3 personnes à secourir dans un canot de sauvetage, état des victimes inconnu.

Après avoir réuni tout le personnel, sorti la machine et fait le plein, nous décollons 1h plus tard (pour rappel l’alerte pour la SAR OACI impose un décollage en moins de 2h) vers la zone du crash.

Pendant ce temps-là un Mirage 2000 a été sur zone pour confirmer les coordonnées, la nuit est tombée, Dragon 2B a aussi rallié la zone pour faire la sécurité… et un navire gazier dérouté par le CROSS pour venir sur la zone !

Météo OVC 3500ft, nous passons par la vallée de Corte et l’Ile Rousse pour arriver sur la zone.

Sur notre progression nous apercevons une quinzaine de nautiques avant la zone des lumières qui sont probablement le lieu où sont les naufragés.

40 min après le décollage, nous approchons et faisons une verticale de l’objectif afin de lever le doute et de préparer la machine… Un circuit CVS 2 en 1 et nous voilà en stationnaire paré à l’intervention.

Playtime sur zone: 1h30 avec un posé à Calvi LFKC.

1er treuil : les 2 Sauveteurs Plongeurs Héliportés descendent faire le point et le bilan médical.

Nous aurons à hélitreuiller par brassière 2 hommes en hypothermie et 1 femme, monitrice des 2 élèves pilotes, plus sévèrement touchée avec peut-être un trauma rachi et une plaie faciale dûs à l’impact.

Les 2 brassières se passent normalement. Pour la civière, nos SPH on eut un peu plus de mal avec la victime traumatisée par le crash, les douleurs et le froid. Une fois rassurée par le discours des plongeurs, elle est mise à l’eau qui était à 13°, et sanglée dans la civière.
Après 20 min de préparation et d’équipement nous levons enfin la civière pour la ramener dans le PUMA.
Nous finissons par remonter nos SPH et descendons vers Ajaccio qui d’un point de vue météo était plus sûr (pas de reliefs à survoler).



Nous aurons passé 50 min sur la zone d’intervention.

Pendant le transit vers l’hôpital notre équipe médicale (1 médecin et 1 infirmier de la base aérienne) prennent en compte les blessés en hypothermie importante. Des couvertures et du chauffage permettent pendant le transit de ne pas aggraver leur cas.

A notre poser sur l’hôpital d’Ajaccio ils sont pris en compte par les urgences et nous continuons notre vol vers l’aéroport d’Ajaccio pour ravitailler en pétrole.

Pour la petite histoire le soutier était la personne qui avait ravitaillé le DA40 qui venait de se crasher ! Heureusement pas la même cuve…

Nous repartons alors vers la BA 126 avec une météo clémente. »

Relation du Capitaine Arnaud du 1/44

"Tout finit bien, mais on est passé près d'un drame vendredi soir en Méditerranée au nord de la Corse. Un avion léger
monomoteur Diamond DA40 F-HRPM de Cannes Aviation avec trois occupants est tombé en panne de moteur entre Calvi et Cannes, peu de temps après avoir quitté la Corse.



Avec trois personnes à bord, le DA40 monte lentement, tiré par son moteur diesel de 135 chevaux. La route aérienne est balisée par des points virtuels MERLU, OMARD, connus du GPS mais néanmoins évocateurs de la zone maritime survolée.

Quand vers 6 000 pieds (environ 2 000 mètres), le moteur tousse puis s'arrête, l'instructrice et les deux élèves-pilotes du F-HRPM réagissent immédiatement. La priorité, c'est de piloter l'avion en gardant la meilleure vitesse de plané, celle qui permettra de rester en l'air le plus longtemps possible. Puis il faut identifier et traiter la panne en faisant appel à une check-list connue par cœur. Sur le DA40, le moteur est géré par un calculateur et il suffit de basculer sur celui de secours qui avait été testé avant le décollage. Côté carburant (du kérosène), un changement de réservoir s'accompagne de l'activation de la pompe de transfert. Par radio, un MAYDAY est lancé en donnant la position et les intentions. Le code 7700 est affiché sur le transpondeur. Tout ceci, surtout avec trois pilotes à bord, prend quelques secondes.

Ces SOS sont reçus à la tour de contrôle de Bastia qui déclenche immédiatement les secours avec le CROSS Méditerranée à Toulon. L'aéronef spécialisé pour ces missions le plus proche est le Dragon 2B, l'hélicoptère de la Sécurité civile baséà Bastia-Poretta qui a secouru 848 personnes lors de 820 missions pour la plupart terrestres l'an dernier. Par chance, un Mirage 2000 s'entraîne au-dessus de la Corse. Le chasseur rallie la zone du crash en quelques minutes.Un autre avion léger survole la zone et participe aux secours. Un navire gazier est également dérouté.

Après un demi-tour en vol, le DA40 plane en perdant le moins d'altitude possible, mais ne pourra atteindre l'île.
La descente dure neuf minutes. L'équipage s'organise, prépare l'amerrissage et se répartit les tâches.
Un radeau de survie se trouve à bord. Comme les gilets individuels, il ne devra être gonflé qu'en dehors de l'avion.
Les deux pilotes aux places avant sortiront en basculant la verrière vers l'avant. L'équipier à l'arrière dispose
d'une porte-papillon qui lui donne accès à l'aile. Toutes les ouvertures sont déverrouillées avant le choc avec la mer
pour prévenir une déformation bloquant ensuite le maniement.
Par chance, les conditions météorologiques sont clémentes, mais l'ennemi arrive avec l'obscurité de la nuit.
Il est conseillé d'amerrir parallèlement à la houle. L'opération se passe bien, mais il y a un blessé. Entretemps,
le CROSS Méditerranée, qui coordonne les secours, avait demandé à la base aérienne de Solenzara d'envoyer sur zone
un Puma de l'armée de l'air et de l'espace. Cet hélicoptère lourd est d'alerte en permanence au sud de la Corse.
Hélitreuillés, les trois rescapés ont été transportés à l'hôpital d'Ajaccio.


Les mêmes acteurs (pour les secours mais pas le même avion) étaient en lice le 12 octobre 2009 quand un Cessna
Centurion tomba en panne moteur lors de la traversée avec six personnes à bord. Le sauvetage a été difficile mais
sans victime, comme le raconte très bien François Suchel dans Le Serment de Piana aux éditions Paulsen."

(VOIR)

Complément d'information extrait du journal en ligne "LE POINT"

VOIR  aussi le récit de 2 membres d'équipage du DA40 extrait du N° 780 de Info-Pilote

 

14 juillet en Méditerranée  

 

L'ascenseur du "Dixmude"

 

Prêts pour l'accrochage du tracteur de piste

 

Prêts pour rejoindre le plot de décollage n°6

 

On se retrouve sur l'île du Levant pour une exfiltration

.

Accrochez-vous, on va partir.

 

On monte ça y est !

 

Il faut aimer le "windsurf ".

 

En aucun cas, dans ces conditions,

 il ne faut lâcher la grappe...

 

 

L'équipage du Puma n° 1657

se compose de :

CdB Commandant Thomas Maxime

Copilote Capitaine Boulet Arnaud

MecNav Adjudant chef Amblard François

MecNav Sergent chef Perrault Clément

... Au contraire elle est bien encadrée.

 

"Dixmude" en vue

 

En approche pour l'appontage

 

Poser

 

Reportage TF1 / GF

 

SAR du 19 juillet

 
Le lundi 19 juillet à 08h23, le téléphone du commandant de bord d’alerte retentit. L’ARCC de Lyon Montverdun avertit l’équipage du Puma qu’un avion de tourisme rencontre des problèmes de moteur alors qu’il survole la Méditerranée. Parti d’Avignon, le Cessna 182 devait rejoindre Propriano.

A bord du monomoteur, le constat est sans appel : ils ne pourront pas rejoindre la côte et les trois occupants doivent se préparer à un amerrissage forcé. Le contrôle d’Ajaccio déroute alors un EC120 qui réalisait la traversée en sens inverse afin de porter assistance à l’avion durant sa descente et de localiser précisément le lieu d’impact.



Pendant ce temps, à Solenzara, l’équipage se rassemble pour briefer l’intervention, alors que les mécaniciens préparent le Puma. A 08h39, ce dernier prend les airs et met le cap directement vers le lieu de l’amerrissage.

Durant le trajet, nous sommes informés que les trois occupants ont pu évacuer l’appareil avant qu’il ne coule. Ils ont rapidement été récupérés par le catamaran « Lady Rachelle » près duquel ils ont amerri.

 

 

 

A 09h15, nous arrivons sur zone, à environ 60 km à l’Ouest du golfe de Porto et réalisons un « dropping » des deux sauveteurs plongeurs au niveau de l’annexe du catamaran, tractée à une trentaine de mètres derrière ce dernier.
 


Les plongeurs mettent rapidement pied à bord et réalisent un bilan médical des victimes. Si deux des infortunés ne présentent que quelques contusions, le troisième passager se plaint de douleurs à la tête et au dos. Il sera donc évacué par civière.

 

 
A partir de 09h45, nous débutons les opérations de récupération depuis l’annexe, et terminons en remontant la civière depuis la partie arrière bâbord du bateau. Une dizaine de minutes plus tard, tous les naufragés sont à bord, pris en charge par le médecin et l’infirmier de la 137e Antenne Médicale de Solenzara. Nous mettons alors le cap vers l’hôpital d’Ajaccio que nous atteindrons à 10h10.
 
 
Après avoir déposé les trois patients à l’hôpital et échangé quelques mots avec le pilote de l’avion choqué, mais indemne, il est temps pour nous de rejoindre Solenzara, où les mécaniciens de l’escadron s’affairent pour remettre le valeureux Puma en configuration d’alerte.

 

Communication du Cdt Maxime Thomas