Les mécaniciens hélico affectés au GAM 82 assuraient l’entretien dit du 1er échelon des ALII à Faa’a ainsi que sur les sites de Hao et de Mururoa, Muru étant je pense le détachement ayant le plus de potentiel au service de la Dircen. 

Ce sont aussi les mécaniciens hélico qui effectuaient la mise en ligne des Cessna 411 sur les deux atolls pour le bénéfice du commandement de la base d’Hao et celui de la Marine de Muru.

 

En ce qui me concerne, j’ai assuré la mise en œuvre du Cessna et j’ai quelques heures de vol en fonction de mécanicien sur ce bel avion à Hao avec le Commandant et son second de la base sous régime armée de l’air. 

A Mururoa, ce sont les pilotes des DC6 du GAM82 en DETAM qui effectuaient les missions de liaison avec l’atoll de Fangataufa au profit de la Marine et du CEA. 

En 1974, sachant que les Cessna devaient être rapatriés vers la métropole, les deux colonels commandants la base d’Hao avaient envisagé de les rapatrier via les airs en passant par quelques iles aptes à les recueillir. J’avais été l’un des mécaniciens qui avait été pressenti et éventuellement aurait pu être dans l’avion pour le retour vers Papeete. Il en a été autrement. J’avais pourtant bien préparé le matériel, notamment les pompes de transfert et les bidons de carburant supplémentaires qui devaient être mis dans l’appareil pour assurer le long-range vers l’ile de Tahiti ; c’est un autre mécano qui a fait le voyage me semble-t-il. Dommage pour moi ! 

Le Cessna de Muru, le n° 008, a été convoyé après le 10 février 1974 vers Papeete car mes derniers vols sur cet avion ont été réalisés pour deux liaisons de 50 mn, aller-retour entre Muru et Fangataufa, le pilote était le Capitaine Belli, pour ne pas le citer.

B.A.125  Istres ... Il est de retour en métropole... Journées Portes Ouvertes 1975                Photographie Jacques Moulin

De mes souvenirs, le 008 a été conditionné pour un vol vers Papeete avec bidons supplémentaires internes avec un équipage de 2 pilotes en contact avec un DC6 qui faisait office de vigie entre l’avion et les tours de Papeete, de Muru et des iles survolées en cas de problème. 

Il n’y en a pas eu, les 2 avions ont été convoyés sans souci majeur. Bravo les pilotes. 

J’ai beaucoup aimé cet avion. D’une part parce que son entretien était des plus aisé et qu’il fonctionnait comme une horloge, du moins chaque fois que j’ai eu la charge de la maintenance lors de mes détachements à Hao ou à Muru. 

Il avait cependant un problème de verrouillage de train principal. Il était arrivé qu’un des voyants de verrouillage de train principal restait au rouge alors que le train était bien sorti et verrouillé. C’était du à la faiblesse d’un ressort de verrouillage mécanique qui en plus ne permettait pas le déclenchement du connecteur électrique qui affichait une lampe verte de train sorti et verrouillé sur le tableau de bord. Ce qui imposaient, par une note technique, d’effectuer par les mécaniciens une vérification sur vérin de la tension de ce ressort de verrouillage train sorti tous les 10 atterrissages avec un matériel spécifique. 

Enfin pour terminer, je veux indiquer que j’ai beaucoup apprécié de voler avec ces pilotes hautement qualifiés qu’étaient les 2 commandants de la base d’HAO (sur vautour notamment) ainsi que les pilotes de DC6 lorsque j’étais à Muru. J’ai su et appris la fonction de mécano à bord pour assister les pilotes et je suis devenu mécano-nav par la suite !  

A Muru, je regrette n’avoir pu voler sur les Noratlas qui ont largement remplacé les Cessna. Mais j’ai apprécié avoir pu être à bord d’un DC6 à Faa’a pour un vol d’entrainement en tour de piste ou j’ai pu comprendre la difficulté et le travail important du Mec-Nav.

 

Fin 1975, je débutais ma nouvelle fonction de Mec-Nav au GAM ... mais 56  

Ci-dessous une partie de mon carnet de vol de Mec Sol en 1974 :

 

 

 "Il est où le sac en papier?..."

Ce cliché ne reflète pas la réalité actuelle, sinon le Cessna serait un peu plus centré arrière ! Le poids des ans, chers amis !  ;o)

 

Récit de Bernard Le Pluart